Micro-crédits



Un quotidien qui part en fumée.
Le 27 Janvier 2013 , les vendeurs du Marché Central de Bujumbura assistent impuissants à l’incendie sauvage qui réduit tous leurs avoirs en fumée. C’est un deuil généralisé. Des familles en détresse. Des femmes chef de ménage qui ne savent plus comment assurer la survie de leur progéniture. Un tel désespoir que certains en sont même venus au suicide. Car, comment reprendre pied près d’un tel désastre ? D’autant plus que beaucoup de vendeurs fonctionnaient sur base de crédits qu’il leur devenait impossible de rembourser.
Déterminé à réagir et à redonner de l’espoir, Kira-Ukize mit sur pied le projet de microcrédits. Comme qui trop embrasse mal étreint, le choix des bénéficiaires fut limité aux seules femmes ex-vendeuses dudit marché. D’autant plus que ces dernières étaient doublement frappées : n’ayant pas de propriétés à mettre en garantie, elles étaient exclues du système d’octroi de crédit bancaire.
Comment procéder au mieux ?
Fidèle à sa ligne de conduite de ne pas donner un poisson mais de fournir les outils de pêche, le don d’un quelconque montant à ces vendeuses fut écarté au profit d’un crédit à faible taux d’intérêt. Habituées à gagner leur pain à la sueur de leur front, toutes les femmes furent partantes avec ce système, qui les prenait en compte comme partenaires et non comme assistées. Un comité de coordination fut élu afin que Kira-ukize ait des partenaires investies de la confiance de leurs consœurs. Un taux d’intérêt de 1% par mois la première année et 1,5% la deuxième année fut fixé, de commun accord. Le projet de microcrédit solidaire venait de naître.
Si je reçois un poisson je mangerai aujourd'hui.
...Si j'apprends à pêcher je mangerai toute ma vie!
Adage burundais